Étude sur les idées politiques de Mirabeau

LES IDÉES POLITIQUES DE MIRABEAU. 53

la Chambre. Mais, une fois levée, l’armée est tout entière entre les mains du roi ; il exerce le commandement suprême? et nomme les généraux, ses lieutenants ; il dispose des troupes pour veiller à l’ordre public au dedans, à la sécurité nationale au dehorsÿ. Toutes les mesures de police sont de son ressort. Par exemple, il a seul le droit de délivrer les passeportst, de nommer les commissaires organisateurs des districts’, de convoquer les assemblées électoralesf. Il peut créer certains offices’ et même édicter des ordonnances, surtout en l’absence de l’Assemblées.

Mirabeau ne se montre soupçonneux pour le gouvernement que dans l'administration des finances. La question financière avait hâte l’approche de la Révolution et jusqu'alors les contrôleurs généraux avaient montré une grande maladresse à la résoudre. Necker, qui leur succédait, ne jouissait pas de la confiance du grand député provençal. Mirabeau croit devoir mettre la nation en garde contre les agissements du financier genevois. Ce ministre doit être assisté d’un conseil d'administration élu par l’Assemblée®, Il n’en conserve pas moins une certaine liberté d'action : il emploiera les moyens qu’il juge nécessaires pour faire réussir les emprunts autorisés par la Chambre. Le trésor royal peut faire des anticipations'!. Mais, en matière d'impôts, le roi ne peut que promulguer les taxes décidées par l’Assemblée ; il se borne à les lever et à en faire l'emploi d’après les règlements de la loi !?.

L'essence du pouvoir royal est donc l'exécution de la loi. Mais le pouvoir royal n’est pas uniquement le pouvoir exécutif; il contient aussi une partie du pouvoir législatif. Réciproquement, le pouvoir législatif n'appartient pas d’une manière exclusive à

1. Discours du 21 septembre 1789. Courrier de Provence, n° 44. 2. Courrier de Provence, v. XI, p. 39. Corr. Mirabeau-La Marek, v. I, p. 384; v. IL, p. 225. . Courrier de Provence, n° 82, p. 105 v. XII, p. 512, ne 91. . Discours du 9 octobre 1789. Moniteur. . Courrier de Provence, v. VII, p. 207. . Ibid., v. NI, p. 405. . Ibid., n° 47, p. 21. . Ibid., n° 47, p. 8; n° 48, p. 9 et 10. . Discours du 9 mars 1791. Moniteur. Courrier de Provence, v. XII, p. 390 et 405. 10. Discours du 19 août 1789. Courrier de Provence, n° 29. 11. Courrier de Provence, n° 47, p. 21. 12. Ibid., v. NIK, p. 162; v. XI, p. 344.

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