Étude sur les idées politiques de Mirabeau

LES IDÉES POLITIQUES DE MIRABEAU. 29

II.

LA REPRÉSENTATION NATIONALE.

L'Assemblée représentative. — L'Assemblée constituante. — L'Assemblée législative. — Ses rapports avec le Pouvoir exécutif et le Pouvoir judiciaire. — Son oTganisalion. — Unité de l’Assemblée.

La nation est la source de tous les pouvoirs. Comme elle ne peut les exercer par elle-même, elle les remet aux mains d’un mandataire héréditaire et d’un corps élu par elle. Ce corps, qui la représente directement, n’est autre que l'Assemblée nationale. Le droit national de la représentation, Mirabeau le revendique de toutes ses forces dans ses premiers écrits comme dans ses derniers discours. Il nie qu’il y ait liberté publique dans l’État où les citoyens ne participent point au pouvoir « par la délégation d'un corps de représentants chaque année librement élus par la plus grande partie de la nation, sagement restreints par leurs instructions. et sujets au contrôle de leurs constituants'. — Que la nation reçoïve une représentation juste, sage, proportionnée entre les divers membres de l'État, propre aux grands effets qui en doivent résulter, la confiance la plus respectueuses’"y attachera… l'esprit du siècle passera tout entier dans les délibérations d’une assemblée pareille?. » Pour arriver la création d’un corps national représentatif, Mirabeau salue avec enthousiasme la réunion des notables ; il réclame celle des états généraux.

1. Lettres de cachet, v. I, p. 208. 2. Leitres à Mauvillon, p. 434 et 435. 3. Ibid., p. 173, 178, 189, 194, 198 et 292.