Études historiques et figures alsaciennes

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et sacrée. Divers incidents de Voccupation de Verdun, l'acte du commandant Beaurepaire, se donnant la mort après avoir signé la capitulation, le coup de fusil tiré sur le passage des troupes prussiennes, enfin les sentiments non équivoques manifestés par les paysans, lui montraient de quel côté était l’élan patriotique. Quant aux émigrés qui encombraient l’armée, et qui traïnaient derrière eux les débris de leur luxe d'autrefois, ils ne lui inspiraient pas la moindre sympathie.

Si Gœthe ne reconnaissait pas aux souverains alliés le droit d'intervenir dans les affaires intérieures de la France, il n’approuvait pas davantage la propagande révolutionnaire des émissaires français en Allemagne. Il dit, dans une de ces épigrammes qu’il écrivit à Venise, obéissant à un moment de mauvaise humeur :

* « Les apôtres de la liberté m’ont toujours été odieux : ils ne demandent que le pouvoir absolu pour eux-mêmes. » Cependant une partie d’entre eux étaient sincères; quelques-uns furent

même des amis de Gœæthe. Mais il trouvait