Битеф
all over the world. 1986 Please Please Please, a show about a family at Chirstmas. 1985 More Bigger Snacks Now, directed by Neil Bartlett. A show about poverty, frustration and desire. 1985 A Minute too Late, A smash hit show about death. 1984 Romeo and Juliet, devised at The Pegasus youth theatre. Oxford with sixty staff and pupils from Temple Cowley Middle School. 1983 Put it on Your Head, a show about the English seaside. ■
BIEN LE BONJOUR DU THÉÂTRE ANGLAIS! Dans un West End londonien essentiellement voué à la célébration des vedettes de la télévision et au culte de la comédie musicale les succès recénts de deux des meilleures compagnies dramatiques indépendantes anglaises. Cheek by Jowl et le Théâtre de complicité - en français dans le texte - ont un relief particulier, comme un petit coin d’art enfoncé dans le mur du commerce. Les Français connaissent désormais Cheek by Jowl, après l’accueil très chaleureux resérve aux Bouffes du Nord à leur production de As You Like It, de Shakespeare, au début de cette année. Le Théâtre de complicité est moins connu ici, même si le spectacle The Street of Crocodiles, invité l’an passé au Festival Théâtre en mai de Dijon, a permis de rencontrer cette troupe menée depuis sa création en 1983 par l’acteur et l’auteur Simon Mcßurney. Dans une série d’articles consacrés au »Théâtre de l’an 2000«, L’lndenpendent s’interrogeait le mois dèrnier sur les chances de survie du spectacle Avant a Londres. La journaliste Georgina Brown notait la baisse régulière de la fréquentation des salles (2% entre 1993 et 1994), l’augmentation des coûts de production et le Aeillissement des publics (les 16-24 ans ne représentent plus que 22% de l’audience du West End contre 34% il y a dix ans). Dans ce paysage désolant, Cheek by Jowl et Complicité font figure poure de nombreux professionnels de planches de salut. Nica Burns, qui dirige la société de production Stoll Moss, propriétaire de onze théâtres du West End, confiait à L’lndependent qu’ »il est important que ces compagnies aient du succès à Londres. Le Théâtre de complicité de Simon Mcßurney est certaninement la troupe la plus proche de ce que fait Peter Brook, et, si on leur fait bon acceuerl ici, il n’y a pas de raison que cette compagnie aille s’installer à Paris«. La capitale française, qui a reçu dignement Peter Brook, reste pour beaucoup d’artistes anglais la réference, le havre même
où, grâce à la politique volontariste de l’Etat, le théâtre d’art a de bonnes chances de perdurer. Simon Mcßurney, formé à Paris à l’école de Jacques Lecoq après des études à Cambridge, n’exclut d’ailleurs pas de franchir un jour le pas; »Jamais comme aujourd’hui la Grande-Bretagne n’a mérité son surnom de »nation de boutiquiers«. Depuis mes études chez Lecoq, depuis ma rencontre avec Jérôme Dechamps au début des années 80 j’ai souvent pense que je pourrais vivre un jour à Paris.« Le directeur artistique du Théâtre de complicité est un homme jeune, vif, remuant, combatif. Son goût du théâtre lui est venu du vaudeville, la forme la plus populaire du théâtre britannique dans laquelle, dit-il, »les acteurs expriment beaucoup avec rien«. H fut aussi très impressionné par un roi de la pantomime, Max Wall. »Acteur vulgaire devenu Tun des interprètes favoris de Samuel Beckett«. Simon Mcßurney se dit aussi très influencé, comme beaucoup des gens de théâtre aujourd’hui, par la lecture de GrotowsM, le fondateur du Théâtre Laboratoire. Le Théâtre de complicité, c’est un long travail au service de la création contemporaine, même si par deux fois la troupe a servi des pièces du répertoire, La Visite, de Dürrenmatt, et Le Conte d’hiver de Shakespeare. Mais elle préfère s’atteler à ses propres travaux d’ecriture, même quand ils s’inspirent de textes non dramatiques comme ceux de Bruno Schulz pour The Street of Crocodiles, ou celui de John Berger pour The Three Lives of Lucie Carrol, qui a lui-même participe à l’écriture du spectacle. Commencent ensuite de longues heures de répétitions, de discussions et de recherches scéniques. Un souci d’orfèvre qui est chaque fois menacé par la pauvreté des ressources de la troupe. »Ici, chaque production est un combat, affirme Simon Mcßurney. Nous ne disposons que de 120 000 livers par an versées par L’Arts Council (soit environ 920 000 francs), ce qui ne cornue pas nos charges, essentiellement le salaire de cinq permanents, soient un directeur artistique, deux directeurs associés et deux personnes en charge de l’administration.« Chaque projet doit donc être cofinancé avec des partenaires et les tournées internationales sont Atales pour le Théâtre de complicité: »Elles permettent d’entretenir un groupe d’acteurs que nous voudrions plus assuré, explique Simon Mcßurney. La troupe, c’est avant tour un langage commun, notre seul trésor, à l’opposé de la philosophie mercantile aujourd’hui triomphante. Dans notre société hautement capitaliste, le seul discours qui vaille est: »J’ai un budget, j’achète.« Dans un tel contexte, le théâtre est bien faible qui releve d’une tout autre conception de la dépense et s’invente dans une autre temporalité.« Pourtant, le Théâtre de complicité a collaboré avec le National