Човек и инвентивни живот
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Boxuxzap IL M. Bypanñ
AG
mon émerveillement pour ce qui reste de faits incontestables dans l'instinct de cette guêpe (comme de la plupart des insectes) n’en est pas sensiblement diminué. Car à voir cette petite machine vivante qui sans trace d'intelligence, par le seul mécanisme de ses réflexes, se dirige vers sa proie, la saisit, la pique de son aiguillon, lui injecte sa substance toxique quelle élabore à son insu, et sans doute destinée à l’emploi qu’en fait la guêpe, c’est déjà un sujet suffisant d'étonnement pour que la question de l'endroit de la piqûre ne soit qu’un détail, qui pourrait parfaitement être d'accord avec les affirmations de FABRE, sans apporter par lui-même rien d'’extraordinaire à ce que nous savons déjà des instincts, que nous avons assimilés aux mécanismes réflexes. Qu’'y aurait-il de plus merveilleux que cet insecte piquât une larve exactement à l'endroit où se trouve un ganglion nerveux que dans le fait qu’une glande à sécrétion interne élabore une substance chimique à action spécifique nécessaire au fonctionnement de l'organisme, qu'elle entre en activité juste au moment propice, qu'elle règle son travail à tout moment de facon à répondre de son mieux au besoin variable de quelque fonction physiologique ? La mammelle ne fabrique-t-elle pas du premier Coup, au moment propice, sa sécrétion ? Travail bien plus eompliqué et adapté que ne le serait un mécanisme permettant de localiser une piqûre.
L'insecte n’est pas plus intelligent que la glande. Il s’agit dans les deux cas de mécanismes.
Mais même si nous avions réussi À analyser entièrement les mécanismes des instincts, on ne saurait dire que de ce fait ils n'ont plus rien de mystérieux ni de merveilleux. Car il ne suffit pas de découvrir la nature mécanique d’un phénomène biologique pour que le voile du mystère tombe du même coup : il reste à trouver l’origine du mécanisme que l’on vient de découvrir. Et souvent en réduisant un phénomène biologique à un mécanisme physico-chimique on perd au change à ce point de vue. C'est le cas des instincts. Tant qu’on voit à leur base un facteur d’intelligence, il suffit d’admettre dans quelque ganglion nerveux la présence âe cellules semblables à celles de l'écorce de notre cerveau pour en savoir autant que de notre pensée. Une intelligence très rudimentaire par rapport à celle de l’homme suffirait pour faire ce que font les instincts. Mais ce qui est merveilleux, c’est que précisément ces actions qui ressemblent à s'y tromper aux actes conscients et intelligents sont de nature mécanique. Là aussi le progrès de l'analyse physico-chimique des phénomènes de la vie nous pose le problème de leur origine, Que des facteurs psychiques réalisent des actions du genre des instincts compliqués, on peut le comprendre. Mais que de tels résultats soient obtenus par voie mécanique, c’est ce qu'il est plus difficile de comprendre. Car dans le premier cas l'essence même du phénomène nous échappe,