Човек и инвентивни живот
190
boxuxap I. M. Rypauñ
—_—_ 18. —
sa proie d’une façon absolument identique. De sorte que l’on est obligé d'admettre dans les instincts un certain pouvoir de discernement et de jugement. On dirait que les mécanismes automatiques des instincts sont guidés par une lueur d'intelligence.. La seule intelligence que possède l’insecte serait au service de ses instincts. Elle ne pourrait se manifester que par leur intermédiaire. Ce serait une intelligence bornée, inférieure, dirigeant les mécanismes d’origine intellectuelle supérieure que sont les mécanismes des instincts.
On retrouve le même trait dans l'exercice de l'intelligence humaine. Il est courant dans l’industrie humaine qu'un ouvrier manie une machine ou un appareil dont il ne connaît pas le principe de fonctionnement, non seulement par manque d'’initiation, mais aussi par insuffisance d'intelligence nécessaire à la compréhension. En tout cas il dirige ce qu'il ne serait pas capable d'inventer. C’est l’inférieur qui dirige le supérieur. N'est-ce pas quelque chose de semblable qui se passe dans les instincts, où l'intelligence fort restreinte d'un insecte guide les inventions du génie biologique ?
Dans la technique humaine les machines se substituent de plus en plus aux actes de l'intelligence. Elles sont parvenues dans bien des domaines à donner les mêmes produits que celle-e1, L'artisan, jadis, muni de quelques outils simples, était réduit à son intelligence et à son adresse, Au fur et à mesure que les outils se perfectionnèrent, conduisant à des machines automatiques, la part de l'intelligence, du savoir et de l'adresse devint moins importante, L'art compliqué de l'artisan a été remplacé dans bien des cas par quelques mouvements, toujours les mêmes, où la main a souvent la même importance que le pied.
Plus il y a d'intelligence d'’inventeur dans une machine, moindre est l'intelligence exigée de celui qui la manie. C’est même un des critères de la perfection technique. Mais aucune machine ne saurait complètement et à la longue éliminer de son maniement le facteur psychique, quoique réduit souvent à sa plus simple expression. C’est, il nous semble, la même chose que l’on trouve dans les instincts : mécanique de haute perfection, contrôlée par une intelligence au plus bas degré.
Il est incontestable que nous portons en nous une intelligence inventive supérieure à la nôtre, que nous possédons des inventions faisant partie de notre être, que nous ne saurions faire nous-mêmes.
L'homme du paléolithique n'avait qu'une industrie très primitive, à en juger par les éclats de silex parvenus jusqu'à nous qui lui servaient d’armes et d'outils. Cependant il portait en lui-même une technique qui n’a pas encore été égalée par celle de l’homme actuel. Lui qui ne connaissait pas l’usage des métaux pour se fabriquer un clou ou une cheville, possédait dans son
ps 0, - —