Catalogue des autographes et des documents historiques composant la collection de M. Étienne Charavay

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e ne vous les donne qu'après les avoir recueillies sur des procès-verbaux ou de la bouche même des acteurs. à

20 Notes sur les massacres des prisonniers d'Orléans à Versailles, le 9 septembre 1792, manuscrit aut. du même, 6 p. in-4.

L'ordre de transfèrement des prisonniers de la haute cour, d'Orléans à Versailles, est connu de la municipalité de cette ville par une lettre du ministre de l'intérieur Roland, datée du 8. Un décret de l'Assemblée législative ordonnait que ces prisonniers seraient conduits au château de Saumur : on ne s'explique pas ce changement. — Nombre des prisonniers attendus, 47 où 48: garde envoyée de Paris, 1500 hommes ; garnison de Versailles, 6000 hommes. — Alquier, président du tribunal criminel de Seine-et-Oise, se rend à Paris pour demander au ministre de la justice s'il doit interroger les prisonniers à leur arrivée. Curieux dialogue entre lui et Danton à ce sujet. «Il y à parmi ces gens-là, dit Danton, de grands coupables : on ne sait pas encore de quel œil le peuple les verra, et jusqu'où peut aller son indignation. » Comme Alquier insiste, Danton lui tourne le dos. Alquier sortit de l'audience, convaincu que les prisonniers étaient perdus. — Efforts courageux que fit M. Richaud, maire de Versailles (et conventionnel) pour sauver les

prisonniers. — Les premiers coups ont été portés par des paysans des environs de Versailles, très-irrités contre le duc de Brissac, qui s'était montré

trop sévère envers eux dans l'exercice de son droit de chasse. — Détails sur le massacre de prisonniers pendant les deux jours, à la maison de justice et à la maison d'arrêt. Un certain nombre ont été sauvés. L'accusateur public parvint, en plaidant la cause de plusieurs, à les faire mettre en liberté. Le directeur du jury eut l’idée de tendre un ruban tricolore autour d'une prison, et les meurtriers respectèrent cette barrière, — Les membres épars des prisonniers massacrés portés en triomphe dans les communes voisines. Les paysans, arrivés après le massaere, sont plus féroces que les meurtriers eux-mêmes : ilen est qui mange du foie humain rôti sur le gril. « L’historien de ces événements affreux aura surtout à rechercher comment ils ont : été préparés à Paris et comment ils commencèrent à Orléans... »

30 L. a.s. du même au même; Versailles, 3 ventôse an V, 2 p. 1/2 in-4. i

Nouveaux détails sur la même affaire. Anecdote sur le ministre Delessart, sauvé par son domestique, qui, feignant de se joindre aux assassins, le frappa, mais en ménageant ses coups, et l'emporta ensuite comme s’il était mort. « Des personnes dignes de foi m'assurent que M. Lessart vit encore, et qu’il le doit à cette effrayante ruse, »

4o Etat des personnes détenues à Versailles dans la maison de justice et dans la maison d'arrêt, qui ont été tuées dans les journées des 9 et 10 septembre 1792 ; pièce aut. du même, 8 p. in-4.

+ 50 Arrêté du comité de sûreté générale de la Convention, sig. HoUDEYER, secrétaire ; 12 thermidor an HI, 1 p. in-fol.

Le nommé Mathieu Tamisier, « prévenu de s'être vanté, à plusieurs reprises, d'avoir dirigé, excité el coopéré aux massacres des prisonniers d'Orléans à Versailles, » est traduit devant le tribunal criminel de Paris.

191: BATAILLE DE VALMY.

10 Récit succinet de la journée du 20 septembre 1792, le 1: de l'Egalité, pièce manuscrite signée par BaïzLor et NAISSANT. commissaires députés à l’armée par le département de la Côte-d'Or ; 8 p. in-4.

Trés intéressant récit: bravoure de Kellermann, effet terrible de l'artillerie, et « La vérité veut que nous ne vous taisions pas que généraux et troupes sont très mécontentes des nouveaux fédérés de Paris : point de discipline, beaucoup de peur, et le mot de trahison toujours à la bouche. L'un de nous a Eat de Kellermann lui-même : « Je vous ordonne de couper la