Cayer commun des trois ordres du Bailliage de ***
{ 108 ) etre humanité jouit d’avoir épargné un chàtiment cruel.
Le maintien de la police dans les grandes villes & fur-tout dans la capitale , eft un feœond objet qui demande une juftice expéditive. Soumettre cette police aux formes lentes de la juftice ordinaire , ce feroit l’anéantir; chaque moment apporte une affaire nouvelle, chaqué fait exige une décifion tranchänte. Dans létat adtuel la police de Paris fe fait prefque entiérement par des ordres abfolus. On à trouvé plus facile de préfenter à chaque occafion l'appareil redouté de l’autorité fupréme , que de former une légiflation qui auroit géné le pouvoir arbitraire, & qui auroit auf éprouvé de fortes contradiéions. Ainf le nom augufte de Vorre Magesré, eft fans cefle employé pour les objets les plus minucieux : il fanctionne des ordres rigoureux dont jamais {a connoïffance ne vous parvient, qui fouvent font ignorés du miniftre qui les expédie & que quelquefois même le lieutenant de police qui les diftribue , eft forcé de .donner fur des rapports qu'il ne peut vérifier par lui-même. Vorxe Majrsré fent déjà combien d'inconvénients ont dû néceflairement réfulter d'une forme aufli vicieufe , & fa juitice allarmée va s’emprefler de l’anéantir. Mais pour fupbrimer l'abus feroit-il néceffaire de détruirela police qui l’occafionne ? {erionsnous dans l’affreufe alternative de gémir fous Y’oppreflion des lettres de cachet, ou de trembler fans ceffe devant le vice libre déformais de tout frein. Sir, nous demandons à votre