Charles de Butré 1724-1805 : un physiocrate tourangeau en Alsace et dans le margraviat de Bade : d'après ses papiers inedits avec de nombreux extraits de sa correspondence...
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wihr, magnétisent à outrance leurs familles, leurs serviteurs et leurs paysans, mais ils dressent encore leurs valets à ce fatigant labeur. Il existe encore, dans le dossier que nous signalions tout à l'heure, une série de certificats, contresignés du secrétaire de la société, de M. Schwendt, syndic de la noblesse, et futur député de la ville à la Constituante. On y confère à différents sujets de cette catégorie, reconnus aptes, à la suite d’un examen, à travailler à la diffusion des lumières magnétiques, l’autorisation d'opérer pour leur propre compte. Ils allaient porter sans doute leur savoir, fraîchement acquis, aux petits bourgeois de Strasbourg et au menu fretin des deux sexes. Des médecins en assez grand nombre, le docteur Lauth, le docteur Willemet, le chirurgien Ziegenhagen, se rencontrent sur les listes des néophytes avec des ecclésiastiques des deux cultes, l'abbé Diesberger et l'abbé Tellier, d’'Oberbergheim; le curé Dupont, de Bennwibr; le pasteur Schrumpf, d’Asswiller. La société entretenait des rapports avec les chefs du « mouvement magnétique » à Paris, surtout avec le marquis de Puységur, et avec de nombreux étrangers, principalement à Stuttgart‘ et à Carlsruhe. Nous n’avons point, il est vrai, trouvé le nom de Butré dans les pièces en question, mais ül nous semble infiniment probable, si nous en jugeons par sa correspondance postérieure, qu'il servit d’intermédiaire à l’association strasbourgeoiïse, pour la faire connaître à la cour de Bade et dans le margraviat, où les doctrines magnétiques recrutèrent d'assez nombreux adhérents, comme nous le verrons tantôt.
? C’était un M. de Dürckheim qui fabriquait à Stuttgart des adeptes nombreux et délivrait des certificats, qui se distinguaient des brevets analogues, signés par les chefs de l’association, en ce qu’ils accentuaient fortement le côté religieux de ces opérations magnétiques; on voulait évidemment rassurer le piétisme wurtembergeois contre les embüûches latentes du démon. Il existe une série de ces pièces au dossier mentionné plus haut.