Colonies pendant la Révolution : la constituante et la réforme coloniale

L'ÉLOGE ET LA CRITIQUE 273

le reste, et notre commerce colonial actuel ferait vraisemblablement meilleure figure. Maïs, sur ce point, comme sur l'état des personnes, elle n'osa pas heurter des intérêts soutenus bruyamment, et elle fit œuvre incomplète.

Malgré ces griefs, on ne peut refuser à la Consütuante, surtout si l’on rapproche son œuvre coloniale de ses réformes politiques, administratives et financières, la gloire d’avoir créé la France contemporaine, où mieux d’avoir montré à la France contemporaine un idéal de liberté politique et économique, qui lui a paru encore trop élevé. Somme toute, on peut souscrire à l'éloge que Montesquiou adressait à l’Assemblée, dans sa dernière séance, le 30 septembre :

« L'Assemblée, dit-il, commença par les dernières suppressions qui lui restaient à faire, celle des aides, du tabac, des traites intérieures, des droits d'entrée, des compagnies de finance et des jurandes. Des droits sur l'enregistrement des actes, un droit de timbre et celui des patentes pour l'exercice des différents commerces, droits étrangers à la classe indigente, furent établis: les douanes furent portées aux frontières. Enfin deux seuls impôts directs ont pris la place de la taille, des vingtièmes, de la capitation et de la dîime, l’un sous le nom d'imposition foncière, l’autre sous celui d'imposition mobilière. Des régies simples et peu nombreuses ont succédé à ces immenses collections de fermiers. Des receveurs de district ont remplacé les chefs et les subordonnés de la recette générale, et des traitements

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