Colonies pendant la Révolution : la constituante et la réforme coloniale
QUESTIONS COLONIALES ET MÉTROPOLITAINES a
à la Compagnie de Guyane !. L'année suivante, ce fut le tour de la Compagnie des Indes, etle ministre put fournir de suffisantes raisons à l'appui de ea décision. L’arrèt du Conseil en fait valoir deux principales: l’une, qu'avec le commerce libre, les cargaisons d'Europe ne pouvaient être ni combinées, ni proportionnées, et entrainaient des pertes certaines ; l’autre, que les importations de retour, n'étant ni mesurées ni assorties, ruinaient le commerce sans alimenter l'industrie.
Ce commerce de l'Inde était, en effet, fort délicat. Il ne favorisait pas l'exportation, car les Orienaux n'ont pas de besoins ; il exigeait de grosses avances et se traduisait par une importante sortie de numéraire. D'un autre côté, il faisait une lourde concurrence à l'industrie nationale en jetant sur les marchés de France et des colonies des mousselines, toiles peintes, loiles de coton, guinées, auxquelles leur bon marché assurait la préférence. Il était utile cependant, en fournissant de première main les denrées du pays, telles que drogueries, épiceries, thés, etc., qui étaient devenues de nécessité courante, et les matières premières, gommes, bois de couleur, cotons en laine, toiles blanches, dont ne pouvait se passer l'industrie?. II n'avait pas été facile de concilier tous ces intérêts conitradictoires ; il ne fallut pas moins, en quatre ans (1785-1789), de vingt-cinq ou trente arrêts du Conseil, « les plus inconciliables qu'on puisse
1. Cf. Bonassieux, les Compagnies de Commerce, p. 145-424.
2. Cf. le Rapport de Ilernoux, 18 mars 1190, Arch. parlem., XII, 221. — Proc.-verb., n° 233, t. XV, rapp. (34 p.), P. J. (35 p.).