Colonies pendant la Révolution : la constituante et la réforme coloniale
LES CAHIERS DE 1789 45
Plusieurs groupes vont même plus loin. Dans leur ardeur de liberté, ils proscrivent les privilèges des ports francs, notamment ceux de Marseille et de Lorient. 11 cahiers du tiers élat et 2 de la noblesse ! veulent que le commerce soit libre et égal pour tous; 5, il est vrai, dont celui du tiers élat de Marseille et ceux des trois ordres de Lyon? défendent ces franchises, qu’ils regardent comme une nécessité et une garantie. Mais, par contre, trois villes? demandent à participer au commerce colonial et à recevoir les retours d'Amérique, d'Afrique ou du Levant, c'est-à-dire protestent contre le privilège des ports dits de retour. Cette émulation, pour être souvent inspirée par la jalousie de voisinage, n’en témoigne pas moins d’une bonne volonté méritoire tant en faveur du commerce colonial que du commerce libre.
Mais que cet amour de la liberté est loin, quand il s’agit du trafic extérieur ! La liberté est chose de France, semblaient dire les négociants; au dehors, et même aux colonies, il n'y a plus de
1. Tiers état de Caux, art. 45 ; de Calais et Ardres; de Castelnaudary; de Montpellier, ch. x, ? 2; de Ploërmel, art. 67; de Rennes, t. IV, ch. vur, # 203; de Rouen, art. 62; du pays de Saules, art. 21; de Toulon, art. 1; de Vannes, art. 99; de Villeneuve-de-Berg, art. 14; — Arch. parlem., Il, 579, 515, 558; IV, 56; V, 384, 548, 596, 788, 190 ; VI, 109, 709.
Noblesse de Marseille ; du pays de Saules, art. 10; — Arch. parlem., III, 700 ; V, 780.
2, Tiers état de Corse, art. 5; de Marseille; clergé, noblesse et tiers état de Lyon; — Arch. parlem., III, 44, 600, 700.
3. Tiers état de Corse, art. 5 ; de l’île de Ré, art. 5; de Montpellier, pour Cette, ch. x, 2 2; — Arch. parlem., LL, 484; IV, 56.