Conferences en forme de catechisme : pour la jeunesse de l'un et l'autre sexe : dédiées à la raison, à la vérité. Part 1-2

TX fupporter mutueliement, & penfer fans cefle que tout homme , même dans l'erreur, doit nous être cher, pourvu qu'il ne trouble pas l'ordre public. d

D. D'après tous ces a brciese il faut donc renoncer-à tout préjugé ?

R. Oui, fans doute, parce qu’un pareil préjugé eft injufte en nous faifant rompre les liens de la fociété, &'nous faifant fuir un autre homme que dieu plaça à nos cotés, afin que nous l’aimions comme frère.

D. Mais, puifque les préjugés four tant de maux dans le monde, dis-moi ce que tu entends par préjugé ?

R. Un préjugé eft l'idée fauffe que l’on reçoit ou que l’on fe fait fur un objet.

D. D'où naïflent les préjugés ?

R. Prefque trous de la mauvaife éducation ; peu de perfonnes en font exemptes.

D. Quels -ont été leurs funeftes effets dans le monde ?

R. Ce font eux qui ont jufqu'ici arrêté les progrès: des lumieres, en s'oppofant au rene de la raifon.

D. N'ont-ils pas conduit les hommes au fanatifme?

B. Ce font les préjugés qui ont défiguré par. des cérémonies ridicules & vaines, le vrai culte dû à la divinité. … ‘.

D. Donnez-nous un exemple feulement de ces préjugés fuperflitieux.

KR. C'eft avoir perfuadé à de pauvres ignorans qu'un miniftre avec de l’eau & du fel, peut