Conferences en forme de catechisme : pour la jeunesse de l'un et l'autre sexe : dédiées à la raison, à la vérité. Part 1-2

8 13\ rantit ; fans la fociéré, le fort opprimeroit le foible ; par elle ,.un nain marche libre & fans crainte auprès d’un coloffe.

D. Maïs fi les lois égalifent les droits, peuventelles aufi égalifer les facultés, foit morales , foit phyfiques ?

R. Non: la fociété ne fauroit donner à tous les hommes, par exemple, le génie de Newton, philofophe anglais, & les talents & la force de caractère de Marat, ami du peuple.

D. Mais, la fociéré bien organifée ne peut-elle

. pas engendrer des hommes parfaits

KR. Non, elle ne fair point, de tous les citoyens des magiftrats habiles, de favans miniftres, de grands généraux ; on ne trouve pas des millions de Roufleau, de Voltaire, de Pelletier. D. D'où vient que la fupériorité des lumieres & des vertus indifpofenc une multitude d'hommes ?

R. C'eft qu'ils font ivres d’orgueil & d'envie, ils voudroient l'égalité d’ignorance, l'égalité d’infamie. l

D. Quel peut être l’effer de leur fureur jsloufe?

R. C'eft de devenir le fléau de la république, parce que ces efpeces d'hommes aiment mieux la voir périr, que fauver par un homme qui a l'audace de vouloir mieux qu'eux.

D. Que doit-on faire pour fe préferver de ce délire envienx contre les gens à talens?

R. Ceft d'être fier, libre , républicain, mais n'être point ingrat.