Conferences en forme de catechisme : pour la jeunesse de l'un et l'autre sexe : dédiées à la raison, à la vérité. Part 1-2

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aux yeux, Il gén ênt an dont houë ne pâmes nous débarraffer ; il fallut abfolument le comprendre. dans l’enrôlement; quelqu’objeétion qu’en lui fit, il avoit une réponfe à laquelle nous ne pouvions faire de replique ; par exemple, fi on lui difoit , cu n'as pas l’Âge, il répondoit : vous ayez bien entôlé mon camarade le tambour; j'ai un mois de plus que lui? je letiens au collet ,il ne partira pas fans mot, -- Nous ne t’enrôlerons pas fansle confentement de ton pere, -—- Vous-n’avez_pas demandé le confentement du pere de mon camarade; d’ailleurs le mien le veut, -- Mais, mon enfant, tu ne pourgas jamais ajufter un coup} de ifufil, -- Je tirerai au plus épais ; il faudra bien que j'en tue quelques uns. -- tu mourras en chemin, tu ne pourras jamais réfifter à la fatigue. -- Mourir de cette mort où d’une autre, céla m’eft égal. -- Non, mon enfant, malgré routes tesraifons, nous ne pouvons t’enrôler, Alors il nous dit d’un ton ferme : vous ne le voulez pas, citoyens: eh bien ! je vais mourit à vos yeux. Il tira fon couteau, &il fe fût percé le cœur, G on ne l’eût empêché ; on ne le calma qu’ex l’infcrivant. Le lendemain il partit avec les autres enrôlés, & fut préfenté au Diftri& , où il eut le chagrin de fe voir réformé. IL a été trois jours fans qu'on für ce qu’il étoit devenu. Enfin 1la reparu, & dit qu’il avoir penfé fe jetrer daus fa riviere , fnais qu'il avoit fait réflexion que dans onze mois il auroit l’Âge, & fürement la taille; & que perfonne ne pourroit l'empêcher d’aller rejoindre fes camarades,

Non, jamais la patrie ne périra, tant qu’elle renfermera dans fon fein d’auffi valeureux freres d’armes ; l'Eternel la prorégera;

Parmi les traits de bravoure qui fe font pañés dans l’armée du Rhin, le 30 frimaire, il en eft