Correspondance diplomatique de Talleyrand. La mission de Talleyrand à Londres, en 1792 : correspondance inédite de Talleyrand avec le département des affaires étrangéres le général Biron, etc.

XX INTRODUCTION.

contre l'appui de la cour de Londres qui n'avait jamais cessé, depuisle traité d'Utrecht, de favoriser l'agrandissement de la maison de Savoie, pour former avec ses États une barrière contre la France en Italie.

Le comte Saint-Martin de Front arrive à Londres en janvier 1791, au moment même où le Comité diplomatique de la Constituante venait de pénétrer publiquement dans les combinaisons du cabinet britannique. Le ministre de Sardaigne avait pour instruction de chercher à connaître la manière dont la cour de SaintJames envisagerait l'intervention de celle de Turin dans un concert de mesures pour le rétablissement de l'autorité royale en France.

Dans le même temps où le Comité diplomatique faisait déclarer à l'Assemblée que ce qu'il craignaif, ce n’était pas la guerre ouverte, mais des manœuvres sourdes, des moyens secrets pour exciter la désunion, le comte de Front écrivait à sa cour que la GrandeBretagne, tout en appréciant avec intérêt les efforts qui seraient tentés pour raffermir lautorité de Louis XVI, bornerait son action à des manœuvres secrèles pour entretenir la désunion et perpétuer l'anarchie.

Talleyrand arrive à Londres le 24 janvier 1792 pour préparer une alliance défensive entre l'Angleterre et lu France, et dèsle 1‘ février 1792le Roi Victor-AmédéeTI éerit à son ambassadeur : « Il ne pourrait rien arriver « de plus contraire à nos vues. » La présence de Talleyrand à Londres causait dans toutes les cours de l'Europe déjà ralliées, ou sur le point de l'être, à la