Correspondance diplomatique de Talleyrand. La mission de Talleyrand à Londres, en 1792 : correspondance inédite de Talleyrand avec le département des affaires étrangéres le général Biron, etc.

A LONDRES. 3

villages ; avant-hier, ils ont voulu pendre le curé constitutionnel de Brillon, village à quelques lieues d'ici ; on a été obligé de faire marcher un détachement de gardes nationales de Marchiennes. Dans d’autres, les prêtres constitutionnels poursuivent les non assermentés, les font insulter et conduire sur la frontière ; je crois cependant pouvoir vous répondre qu'avec beaucoup de surveillance, en nous entendant bien avec les corps administratifs, nous maintiendrons la tranquillité publique; j'en répondrais absolument si je restais ici d'une manière plus permanente. On a pris partout l'habitude de s'adresser à moi, et je rétablis le calme assez facilement lorsqu'il est troublé; mais la disette absolue d'officiers généraux va obliger M. de Rochambeau à m'employer à faire des revues d'inspection que tout le monde ferait aussi bien et peut-être mieux que moi, et qui me tiendront éloigné de Valenciennes pendant le temps où j'y serais le plus utile. Cela pourrait encore se changer s'il nous arrivait promptement des maréchaux de camp.

Sans m'écrire, M. Wandermèche, qui est maintenant à Lille, m'a fait dire plusieurs fois qu'il désirait beaucoup causer avec moi. Je n’ai pas cru devoir aller à Lille exprès. Si vous trouvez quelque avantage à ce que je voie M. Wandermèche, vous me le direz.

Quelques personnes de mes amis, en Angleterre, me chargent de faire à M. Delessart l'observation suivante. L'ambassadeur d'Espagne, le ministre de l'Empereur et en général tous les ministres étrangers vont chez

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