Danton émigré : recherches sur la diplomatie de la République an 1er-1793

LA POLITIQUE DE DANTON. ail

men assez curieux des communications dont nous venons de parler :

Copie d'une leltre de Bäle du à germinal l'an II de la République française.

(Archives nationales, w, 342, d. 648)

« Les arrestations de Chabot, Bazire, Delaunay d'Angers, Julien de Toulouse, Fabre d'Eglantine et de quelques faux jacobins, sont des coups de foudre pour les émigrés et pour tous les despotes coalisés, qui comptaient sur l'exécution ponctuelle de cet infâme complot. « Nous sommes f..., crient-ils, en Suisse, nous sommes abandonnés par le roi de Prusse et peut-être par tous ses coalisés.» J'ai eu occasion, hier soir, de parler avec un citoyen de Bâle, que j'avais chargé d'entreprendre un ci-devant baron de Vincennes, l'un des aides de camp du général Wurmser, sur ce Chapitre, qui lui assura en toute confidence que ses ci-devant princes, ainsi que ses coalisés, travaillaient depuis plusieurs mois à ce plan, et qu'il était surtout question d’enlever le petit Capet, que l'on avait employé des sommes immenses pour l'exécution de ce plan, et qu'on tremble pour toute cetle brave noblesse qui se trouve dans ce moment à Paris et qui s’est donné tant de mouvement. Vincennes nomma quelques noms des traîtres qui ne sont pas encore arrêtés et qu'il n’a pu retenir, mais je ne manquerai pas de prendre toutes ces informations et de vous en prévenir.

« Vous voyez, citoyen ministre, qu'il y a bien des traîtres à Paris, impliqués dans le complot, et je pense que la Convention nationale ferait bien d’arrêter tous ces étrangers, surtout ceux qui sont munis de passeports de la Suisse, car l’on prétend ici que ces émigrés sont entrés à Paris avec de faux passeports, où ils se font passer pour Suisses; mais il faudrait pour cela que l’on prenne des mesures bien sages, pour ne pas irriler ces braves Suisses, qui nous sont attachés de cœur et d'âme.

« Les despotes coalisés et les émigrés ont toujours l’œil sur Paris ; ils disent que Paris à fait la Révolution, et qu'il n’y a qu'un Paris qui peut faire la contre, et si Paris crie : Vive le roi! tous les départements répéteront ce cri.

« La Convention nationale estsauvée ; la République est sauvée; mais il faut que la Convention porte toute son altention sur Paris, qu'elle pourvoie sans cesse cette bonne ville de vivres suffisants, et qu'elle éloigne toute espèce de nobles et d'étrangers suspects de son sein.

« Voilà le moment favorable, citoyen ministre, pour faire