Danton émigré : recherches sur la diplomatie de la République an 1er-1793

CONCLUSION. 491

sel, ete., c’est-à-dire la première atteinte décisive portée à la coalition.

C'est plus que nous n'avions d’abord voulu montrer.

Néanmoins, nous ne pouvons manquer de rappeler, en terminant, que le puissant politique auquel est dû cet immense résultat, rendit, à l'intérieur, un service encore plus décisif, par une création au moins équivalente : l'institution du gouvernement révolutionnaire, la dictature provisoire du comité de Salut publie, venant subordonner, en pleine anarchie, toutes les individua-

_lités, toutes les autonomies, communales, de district et de département, tous les pouvoirs publics et la Convention elle-même, pour les faire concourir inflexiblement à la défense nationale et ke maintien de la République.

Voilà, avec la grande réquisition (août 1793), qui permit aussitôt de faire face partout à l'ennemi et de répondre à son attaque par les victoires de l’än IT (1), voilà l'ensemble des mesures de salut qui assurèrent l'indépendance et l'intégrité de la patrie au moment le plus critique peut-être de son histoire, et qui permirent à la France de triompher de cette coalition qui avait juré sa perte et qui s’en était d'avance partagé les lambeaux (2).

D'une action politique aussi forte, aussi étendue, aussi rapide et aussi tutélaire, le grand Français n'a jusqu'ici retiré que la plus froide ingratitude, les diffanations les plus outrées, les dédains les plus méprisants, une mort que l’on a voulu rendre ignominieuse.…. Notre génération ne le connait même pas! et tandis qu’elle prodigue ses statues, le bronze et le marbre, à des littérateurs, à des versificateurs, à des amuseurs, à

de faux philosophes, à de faux hommes d'Etat, à de

(1) Wattignies et Fleurus; la reprise des lignes de Wissembourg et le déblocus de Landau ; la reprise de Lyon, de Marseille et de Toulon; l'occupation de Bellegarde, de Villefranche et du fort Saint-Elme; les batailles du Mans et de Savenay, etc.

(2) V. La Révolution française, par M. P. Laffitte, l'Introduction de notre Procès des Dantonistes, la Préface de la 3° édition de notre Mémoire sur la vie privée de Danton, et la pièce n° 21,