Danton émigré : recherches sur la diplomatie de la République an 1er-1793

PIÈCES JUSTIFICATIVES. 199 N° 3.

LETTRE d'un Mayencais à la Convention nationale (octobre 1792). (Archives de la guerre, d'après G. AVENEL.) « Pères de la patrie cosmopolite,

« Les Mayençais ont enfin vu le jour heureux qui les dégage des chaînes de leur despote qu'ils ont si longtemps portées et qui leur donne enfin la liberté de mettre aux yeux de l'univers les preuves des intractions aux droits de l'homme et du citoyen commises par leur prince-prètre.

« Je me trouve dans le nombre de ceux qui sont en état d’accuser l'électeur de Mayence au tribunal de l'Humanité, et qui s’en font un devoir pour le bonheur de leurs frères opprimés.

« Mais pour mettre au grand jour ces plaintes, il faut que j'aie une patrie, que j'aie la France pour patrie, puisqu'elle est la seule patrie dans l’Europe; il y a déjà longtemps que j'ai admiré votre nouvelle religion politique, queje me suis empressé de me rendre digne de cet honneur. Le ciloyen général Gusline, vainqueur de Mayence, et plusieurs autres hommes illustres de votre nation, peuvent faire témoignage de mes opinions. Ainsi, je vous prie de faire usage de mon zèle pour votre bonne cause...

« Représentants de la République française, le plus beau titre pour un homme digne de ce nom est, à mes yeux, celui de citoyen français. Je demande à la nation française le titre de citoyen français, et de m'adopter au nombre de ses enfants.

« Écrit au jour de la prise de Mayence.

« Georges WEDEKIND.

« P. S. — Pardonnez des fautes de style, je suis étranger et je dois écrire dans les moments les plus troublés par le bruit de vos armes heureuses. »

M. Avenel a fait précéder ce document, à la fois si naïf et si probant, de l'interpellation que l’on valire, empreinte d'un véritable patriotisme et du sentiment profond de l'esprit de ces temps héroïques; il s'adresse à M. de Sybel, auteur d'une histoire allemande de la Révolution française :

« Ah! combien vos sinistres invasions ressemblent peu à nos