Danton émigré : recherches sur la diplomatie de la République an 1er-1793

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noreraient la majesté du peuple français, et lui faire abandonner la cause des peuples qui aspirent à recevoir de lui le bienfait de Ja liberté.

« Résolu que le président de la Société invitera tous les amis de l'égalité, toutes les Sociétés correspondantes, en France, à employer leur zèle, leurs efforts, leurs sollicitations auprès du Conseil exécutif, même le ministre citoyen ayant le département des Affaires étrangères, à ne recevoir ni reconnaitre le messager insolent Lindsay, à refuser toute communication avec le cabinet brilannique, jusqu'à ce qu'il ait reconnu la souveraineté du peuple français et chassé de la cour l’infâme Calonne, boute-fou, instigateur odieux, intrigant, ami du despotisme, et agent malévole d'un parti infâme.

« Résolu aussi que la Société continuera ses séances deux fois par semaine et que des remerciements seront faits au citoyen de La Chesnaye pour son zèle infatigable à nous procurer des lumibres, intelligences et objets d'instruction.

« Cet arrêté a été pris par la Société établie à Rochester pour la propagation des droits de l'Homme (1). »

Il y eut réciprocité. Sans parler de la lettre circulaire du ministre de la Marine, Gaspard Monge, à toutes les Sociétés populaires des villes et ports de mer francais, aux amis de la liberté et de l'égalité y demeurant, ni même de la proclamation votée par la Convention nationale de France au peuple anglais, le 1° février 1793, en même temps qu'elle déclarait la guerre au roi de la Grande-Bretagne (2), nous indiquerons une Adresse du

© (1) Moniteur, no 335,

(2) Chose intéressante, l'envoi de cette proclamation avait été proposée à l’Assemblée par Fabre d’Eglantine, l'ami et le collaborateur de Danton.

A la date du 6 février 1793, le Moniteur contient aussi l’entrefilet suivant :

« Département du Var, Toulon. — La Société patriotique de celte ville, appelée de Saint-Jean, donna, le 143 de ce mois, une fête brillante aux capitaines et équipages de cinq navires anglais qui ont apporlé des comestibles et des objets d'armement à Toulon.

« Ce jour-là, chaque membre des équipages reGut un diplôme de la Société et une cocarde tricolore, Le bonnet de la liberté fut hissé sur les cinq navires au haut du grand mât; l'hymne marseillaise fut chantée au son de la musique et au bruit des canons, Il y eut comédie et festin,