Discours de M. le général Cubières, pair de France, ancien ministre de la guerre, membre du Comité d'infanterie : recueillis et précédés d'une notice historique par un officier de l'ancienne armée

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« dilion est présentée à une acceptation pure et simple , « sans avoir été soumise à aucune discussion. »

« Officiers, sous-ofliciersetsoldats! c’est par tant de motifs, « c’est au nom de la patrie et des maux qu’elle a soufferts « que je vous engage à refuser unanimement votre accep« tation à l’acte additionnel. Nous saurons défendre contre « les ennemis extérieurs l’intégrité de notre territoire; mais « nous voulons au dedans tout ce qui peut affermir l’in« dépendance nationale et consolider un gouvernement « équitable.

Le 1* Jéger tout entier se rangea à l’avis de son colonel: Non et vive l'Empereur fut le cri des compagnies en signant les cahiers dans la colonne négative. Cependant le capitaine Nimax, commandant la 2° compagnie de carabiniers qui n’inclinait point pour le refus, crut devoir haranguer à son tour ses soldats. « Notre colonel est un brave homme, mais « il dira tout ce qu’il voudrai: l'Empereur, à mon avis, se

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« connaît mieux que lui en constitution, car il en a fait « plusieurs et le colonel Cubières n’y a jamais mis la main. « Moi je dis que Napoléon sait bien ce qu'il fait, et que c’est pour le bonheur du peuple et des soldats que le mi« nistre de la guerre veut qu’on signe owi.» En termi-

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nant, le capitaine Nimax passa la plume, après avoir signé ; mais toute sa compagnie lui fit défaut et signa dans la colonne négative. Le capitaine Nimax,'en voyantson carabinier de confiance, celui qui soignait son petit ménage, signer non comme les autres, ne put s'empêcher de s’écrier d’un ton piteusement tragique, et toi aussi, Brideloup ! Mais le colonel les a donc ensorcelés tous. Le vote négatif et unanime,moins Vimax, fut envoyé au ministre, C'était le seul de ce genre. Tous les corps de l’armée avaient signé oui, et c’est à peine si on comptait trois où quatre opposants dans deux ou trois régiments. M. le maréchal Davout, alors ministre de la guerre, connaissait pañticuliè-