Discours de M. le général Cubières, pair de France, ancien ministre de la guerre, membre du Comité d'infanterie : recueillis et précédés d'une notice historique par un officier de l'ancienne armée
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sultat à obtenir, un but plus élevé à atteindre, celui de régler tout ce qui peut garantir au pays la quantité et la qualité de ses défenseurs , que la chambre visait à ce but, et qu’elle ne consent pas à rester au-déssous, en acceptant le tronçon d’une disposition qui ne pouvait être eflicace qu'autant qu'elle fût restée tout entière dans la loi qu’elle était destinée à compléter et à fortifier.
On ne manquera pas de vous dire que si le premier paragraphe de l’art. 33 concède infiniment peu, ce peu est toutefois quelque chose, et que par conséquent l’art. 33 est une amélioration, un progrès, un premier pas vers la perfection, et qu'il faut s’en contenter en attendant qu’on puisse obtenir davantage.
Messieurs, je m'élève d'avance contre un pareil langage, je le crois dangereux dans ses conséquences : il dénoterait, de la part du gouvernement, deshabitudes de tâtonnement qui lui seraient nuisibles, et qui tendraient à restreindre, à rétrécir l’action des pouvoirs constitutionnels.
Il n’en est pas de la législation comme des réglements administratifs qui peuvent être modifiés suivant les circonstances. Ces derniers sont variables de leur nature; la mobilité est de leur essence ; mais les lois ont un tout autre caractère : c’est celui de ja fixité ; on ne saurait y toucher tous les jours ; les lois ne se prêtent point à d’étroites tentatives, à de petits essais, encore moins à des essais successifs quand il s’agit du salut publie. La défense commune, le salut du pays, ce sont là des questions que nous serions impardonnables de traiter à demi ou d’ajourner ; les pouvoirs de l’État sont tenus de marcher vite, droit et ferme à leur solution.
Vous êtes des législateurs ; messieurs ; VOuS ne pouvez vouloir qu'on use des lois comme si c’étaient de simples