Discours de M. le général Cubières, pair de France, ancien ministre de la guerre, membre du Comité d'infanterie : recueillis et précédés d'une notice historique par un officier de l'ancienne armée

mes E) > qui manquent aux besoins, aux demandes de notre consommation et que la France tire de l’étranger.

Ce chiffre de 15,000 quintaux métriques représente l’insuffisance actuelle, mais une insuffisance d'acier bien plus considérable ne tardera guère à se manifester : des chemins de fer vont être établis; il faudra construire un nombre considérable de locomotives, de wagons; au préalable, il faudra ouvrir d'immenses ateliers dont l’outillage exigera beaucoup d'acier de première qualité. En présence d’un tel accroissement des travaux en métaux que les chemins de fer occasionneront, il n’y a aucune exagéralion à prévoir que le chiffre de l’excédant de nos besoins en acier s’élèvera, à partir de cette année, au moins à 25,000 quintaux métriques, et peutêtre à 30,000; car, après avoir construit le matériel des chemins de fer, il faudra l’entretenir et le renouveler avant peu ; car on sait déjà combien il s’use promptement par la vélocité de la circulation sur les routes de fer.

S’ilest reconnu el si nous pouvons affirmer que la France est de tous les Etats de l’Europe celui qui consomme le plus d'acier, l'Angleterre, à son tour, et nous pouvons l’affirmer aussi, est la contrée qui produit le plus d’aciers artificiels. Il est vrai que nos voisins d'outre-mer ne produisent point d’acier naturel, mais en revanche ils produisent environ 205,000 quintaux métriques d’aciers cémentés, fondus ou raffinés, soit bruts, soit ouvrés.

Cette immense production a lieu, pour la plus grande partie, dans le Yorskshire, au milieu d’un abondant bassin houiller réuni par un chemin de fer au port de Hull, qui reçoit les vaisseaux chargés des fers de Suède, de Norwège et de la Russie.

L'énorme masse des matières premières qui s’élaborent dans le Yorkshire se divise ainsi qu'il suit sous le rapport de la provenance :