Discours de M. le général Cubières, pair de France, ancien ministre de la guerre, membre du Comité d'infanterie : recueillis et précédés d'une notice historique par un officier de l'ancienne armée

ras | merciales et une source inépuisable de richesses; mais Ia condition fondamentale manque, et nous nous la refusons à nous-mêmes depuis trop longtemps : c’est l'introduction en franchise de la matière première qui sert à fabriquer les bons aciers ; c’est l'introduction, sans droits, des fers du Nord dont la manipulation procure un si énorme gain à l’Angleterre.

Il est curieux, il est instructif et il dépend de vous, messieurs, qu’il soit décisif de comparer ce qui s’est fait chez nous et chez nos voisins par rapport aux droits sur les fers du Nord propres à fabriquer l’acier.

Le gouvernement anglais n’a cessé de modifier les tarifs de sa douane dans l’intérèt des fabriques d’acier et pour faciliter l'importation des fers du Nord, unique matière première des bons aciers cémentés ou fondus. En 1842 Le droit sur les fers étrangers, déjà très-faible, fut réduit de 33 p. 0/0 ; depuis la révision des tarifs faite en 1842, le droit en question, y compris celui additionnel et temporaire de 5 p. 0/0, établi depuis le mois de juin 1840 sur toutes les importations, n’a été que de ?1 schellings par tonne ou de 2 fr. 60 c. par 100 kilog. Mais observons qu'en juin 1825, ce droit était de 16 fr. 13 c.; il a donc été réduit en 20 ans au 1/6 environ de ce qu'il était en 1825; mais le gouvernement anglais ne s’est pas arrêté dans cette voie de réduction si favorable à son commerce, el je me suis assuré que le droit de 21 schellings venait d’être aboli tout récemment; le dernier tarif des douanes anglaises a déchargé complétement les fers aciéreux de Suède et de Russie de tous droits d'entrée; cette mesure date du 19 mars dernier. ;

En France, au contraire, la progression du droit sur les fers du Nord propres à être convertis en acier n’a cessé d’être inverse. Avant 1814, le droit sur les fers du Nord était de 4 fr. 40 c. par 100 kilog. Dès la fin de la même année il fut porté à 16 fr. 50 c. sur les fers importés par navires francais, et à (8 fr. 50 c. sur les fers importés par navires étrangers. Ce droit équi-