Discours de M. le général Cubières, pair de France, ancien ministre de la guerre, membre du Comité d'infanterie : recueillis et précédés d'une notice historique par un officier de l'ancienne armée

1 Ho

norme accroissement de consommation d’aciers que fera nattre prochainement la confection et l'entretien de l'immense matériel des lignes de chemin de fer qui vont être mises en exploitation.

Je ne veux point insister ici sur le monopole résultant pour les forges de l’aggravation des droits à l'entrée des fers étrangers, aggravation concédée en 1821 comme une prime temporaire qui devait cesser après dix ans, mais qui dure encore et qui paraît ne devoir pas cesser de sitôt. Ainsi ma citation précédente ne s'applique en ce moment qu'aux fers da nord propres à fabriquer l'acier, matière première reconnue dès lors indispensable et qu’on sentait la nécessité de ne pas repousser.

J'ai dit et je répète que la mesure proposée du dégrèvement sur le droit à l’entrée des fers à acier ne nuirait point sensiblement au commerce des fers français ni à leur fabrication. Voici comme je le prouve d’après un ingénieur des mines dont l'ouvrage est classé parmi les documents authentiques. Si nous supposons le droit d'entrée aboli et si nous admettons que les fers suédois et russes se subslituent complétement aux fers indigènes pour la fabrication des aciers francais, si nous supposons en outre que l’on importe dorénavant, sous forme de fer, l'équivalent de tous les aciers bruts et ouvrés que nous tirons aujourd’hui de l’étranger, la conséquence serait que la totalité des fers étrangers transformés en aciers français s’élèverait à 51,500 quintaux métriques, et dans ce cas il y aurait accroissement d'importation de 40,500 quintaux métriques. Mais cet accroissement des im: . porlations représenterait à peine le soixante-cinquième de la produetion indigène, qui s’est élevée en 1841 à 2,637,470 quinlaux métriques ds fers en barres, production dont l’accroissement moyen est, depuis onze années, de 122,000 quintaux métriques par an; de sorte que le débouché enlevé aux forges françaises par la réduction du droit ne formerait que