Discours de M. le général Cubières, pair de France, ancien ministre de la guerre, membre du Comité d'infanterie : recueillis et précédés d'une notice historique par un officier de l'ancienne armée
9% cace de ranimer l'esprit de corps, trop souvent ébranlé en France par les licenciements, par les réorganisations d’armée, et de remédier à l’absence des traditions dont les rangs de nos jeunes soldats sont vides aujourd’hui.
J'ai donc pensé qu’il serait utile de faire l’histoire complète de chaque régiment, et de rétablir ainsi-la filiation des corps dont se compose actuellement l’armée française, avec ceux qui les ont précédés et qui ont porté les mêmes numéros; filiation trop fréquemment interrompue depuis un demi-siècle, et dont les traces s’effacent de jour en jour. Une décision du 56 août 4815 a prescrit, il est vrai, dans chaque régiment, l’établissement d’un registre historique, dont la rédaction est confiée au lieutenant-colonel ; mais au-delà de cette époque, il existe une lacune que le ministère de la guerre est seul en état de combler. En conséquence, j'ai prescrit de faire dans les archives de la guerre toutes les recherches nécessaires à l’effet d’établir, pour chacun des régiments de toutes armes, une notice indiquant, depuis 158, sou origine, les éléments de sa composition, ses transformations, les amalgames qu'il a subis, les campagnes, siéges, batailles et faits mémorables auxquels il a pris part; le nom de tous les colonels, celui des militaires de tous grades mis à l’ordre de l’armée pour un fait éclatant.
Je soumets à Votre Majesté les notices du premier régiment d'infanterie de ligne et du premier léger, afin qu’elle puisse mieux apprécier ce travail : si elle juge qu’il ait le degré d'utilité que je lui suppose, je la prie de décider que les notices historiques de tous les régiments de l’armée seront imprimées et envoyées à chacun d’eux, en nombre suffisant pour étre placées en tête du registre matricule, en tête des livres d’ordre, et pour servir dans son école aux études de lecture. J'ai l'honneur de lui proposer en outre d'approuver qu'il sera fait envoi aux archives de chaque