Du role des légistes dans la Révolution : discours prononcé à l'audience solennelle de rentrée la 3 novembre 1880
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nant l'exemple d’un cœur excellent uni à une vive intelligence.
« Le souvenir de sa belle carrière, — a écrit un de ses anciens collègues, si cher à nous tous, et sa « dignité « soutenue avec une constance invariable, lui avaient « concilié une haute estime qui est comme la suprême « faveur de la vertu. »
M. Bouvet et M. Molier ont été entourés de leur famille à leurs derniers moments; les soins et les tendresses d'êtres aimés ont diminué les suprêmes angoisses et calmé l'immense douleur d’une séparation qui ne finit plus que dans le sein de Dieu. La mort doit ainsi paraître plus douce et moins terrifiante.
La destinée a été plus cruelle pour M. le Président d’Aleman ! Il a succombé frappé à mort par une effroyable secousse, dans un de ces accidents de chemins de fer trop fréquents et si meurtriers. Il n'était pas besoin des circonstances émouvantes de ce terrible évènement pour augmenter les regrets que sa mort devait laisser à tous ceux qui l’ont connu.
Substitut à Lombez et à Bazas, Procureur du roi à Blaye et à Bayonne, il vint à la Cour en 1851. Il y apportait une connaissance approfondie du droit criminel, qui le désigna bientôt pour la présidence des assises.
I1 déploya dans l'exercice de cette magistrature une facilité d’élocution remarquable. Ses résumés sont encore cités comme des modèles, et, s’il a eu d’heureux rivaux, il n’a pas rencontré de talents qui, dans ce genre, se soient montrés supérieurs au sien.
Élevé a une présidence de chambre, il déploya ses qualités de jurisconsulte sagace et habile, il conquit enfin une si légitime autorité par le seul ascendant de son sens pratique, que, lorsque le moment de la retraite arriva pour lui et vous priva d’une collaboration qui