Ferdinand IV et le duc d'Orléans : Palerme, 9-17 Mars 1813
é depuis huit jours, je n’en peux plus, je suis maJade, je ne dors plus, je me mange plus. Si ceci dure, j'en _ mourrai. Oh! ceci est vraiment une belle histoire! et c'est ; | que ce n'est pas une plaisanterie, savez-vous? Lord William. va peut-être m’arriver avec ses troupes, me planter du canon sur la place et tirer à mitraille dans mes fenêtres. Oh! Jésus Marie! Et c’est que je n'en veux pas de sa canonnade, savez-vous? Non ne voglio affatto'. Je n'en veux pas du tout. Et vous ne savez peut-être pas la belle algarade qu'il m'a faite un moment après que vous étiez sorti de chez moi? Il m'a envoyé une note pour me dire que, si dans vingt-quatre heures il ne recevait pas de moi une réponse satisfaisante, les hostilités commenceraient. :
— Oui, Sire, je le sais, lord William me l’a dit.
_—— Eh bien, ce sera donc demain matin qu'il va m'arriver avec son canon ?
— En vérité, Sire, je ne peux rien dire sur cela. Tout ce que je peux faire, c'est de supplier Votre Majesté de ne pas attendre, pour faire ce que lord William désire, qu'il en vienne aux extrémités, parce que, quand une fois le fracas a commencé, on ne sait plus où cela s'arrête. Les conséquences d’un fracas sont incalculables.
— Eh! à qui le dites-vous? croyez-vous que je ne le sais pas aussi bien que vous ? Je suis plus vieux que vous. J'ai soixante ans passés. Quand le tapage commence, on ne sait. 0
plus où cela s'arrête. Et c'est que Bentinck n'entend rien! IL va arriver avec tout ce vacarme ! Mais enfin, qu'est-ce qu'il vous a dit?
— Sire, sur le premier point, lord William m'a dit que Votre Majesté disait toujours la même chose et qu'il ne voyait pas que cela assurât le départ de la Reine. Il dit, Sire, que, pour des moyens pécuniaires, il n’est pas autorisé à en fournir, qu'il a écrit à son gouvernement pour en avoir l'autorisation, qu'il n’a pas eu de réponse, et qu’ainsi il ne le peut pas et qu’il l'a déjà fait dire deux fois à Votre Majesté. Que, quant aux moyens de transport, il en fournira autant que la Reine en voudra, mais sur la côte sud de la Sicile, pas de ce côté-
1. « Je n’en veux pas du tout, Jamais de la viel »