Garat 1762-1823

INTRODUCTION. IX

l'artiste parfait et impeccable. Ceux qui s’intéressent à la déclamation musicale, garderont le souvenir de ce chanteur admirable avant tous et par-dessus tous, ayant interprété les maîtres comme ils ne l'avaient jamais été avant lui et comme ils ne le seront peut-être jamais.

Garat eût dû mourir après ses derniers triomphes du Directoire. La vie ne lui a plus apporté depuis, à part quelques succès passagers, que des tristesses et des chagrins. L'âge venu il ne put consentir à vieillir et à avoir des rides. Il se condamna à traîner cet épouvantable boulet d’une éternelle jeunesse et engagea avec les années un combat acharné et inégal dans lequel il devait fatalement être vaincu. On ne peut lutter avec l'irrémédiable. Il perdit la voix, c'était pour lui perdre plus que la vie, c'était se sentir enchaîné à un cadavre, ce fut la fin, le désastre suprême.

Se condamner au silence, prendre son parti