Garat 1762-1823

19 LÉ

25 GARAT.

Souverain : « Ces messieurs, dit Napoléon avec bienveillance, ont leur dignité, placez-les où ils voudront être. » Le chambellan revint transmettre à nos chanteurs la réponse conciliante de l'Empereur. Garat reprit alors les billets, les reporta à leurs premières places en disant : « Nous ferons de notre mieux pour satisfaire un souverain qui veut bien avoir une déférence indulgente pour des hommes peut-être rop vaniteux. » Malheureusement les rapports ne furent pas toujours aussi courtois entre Napoléon et Garat, et ce ne fut pas l'Empereur qui eut le beau rôle en dernier lieu. Très indépendant et très fier de caractère, comme le petit fait que nous venons de raconter en donne la preuve, très spirituel, tant soit peu caustique et mordant, Garat ne plia jamais devant l'autocrate devant lequel tous fléchissaient le genou. Il laissa sans doute, à un moment donné, échapper quelque boutade qui, maladroitement rapportée au Souverain, l'indisposa contre lui. De plus, et c’est le principal, il ne cacha jamais ses sympathies pour le régime déchu, restant fidèle au souvenir de la malheureuse Marie-

Antoinette. La musique pleine d'élévation et