Garat 1762-1823

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Garat, il n’en avait pas davantage pour Cherubini; la cause de cette animosité à l'égard de ce dernier est curieuse. Il avait eu le malheur, mécontent d’une critique de Bonaparte, de lui répondre un peu brusquement, que l’on pouvait être habile sur les champs de batailles et ne point se connaître en harmonie. Napoléon ne le lui pardonna jamais .

L'Empereur appréciait peu Cherubini, mais il estimait grandement Lesueur, peut-être à cause de ses opéras, les Bardes et Trajan, dans lesquels il voulait voir un instrument de politique; mais il était bien incapable de comprendre sa musique savante.

Si Garat n’était pas un chaud partisan de Napoléon il resta inébranlablement attaché à l’impératrice Joséphine; les jours de deuil venus, après son divorce, il alla la voir jusqu’à sa mort, dans sa retraite de la Malmaison.

Sous l'Empire, les maisons où l’on s’arrachait Garat étaient en aussi grand nombre que sous les régimes précédents. C'était d'abord chez la

1. Mémoires de madame de Rémusat, 3 vol. in-8, Calmann Lévy, édit., Paris, 4879-1880, t. Il, p. 413 et suiv.