Garat 1762-1823
GARAT. 303
des plus suivies, dont la lettre que voici du prince de Bénevent donnera une idée, en même temps qu’elle témoignera de l'estime qu'il professait
pour les deux sœurs :
« Je vous remercie, chères amies, de toutes vos bontés pour tous les miens, qui vous ont bien plus gêné, bien plus faligué que vous ne le dites. J'avais désiré qu’on fût avec vous, parce que je croyais à la puissance du bon exemple. C'est une bien bonne leçon que d’avoir sous les yeux deux personnes qui trouvent tant de bonheur dans la vie bienveillante qu’elles mènent; qui ne connaissent de sacrifices que des restrictions opposées au bien qu'elles voudraient faire; qui sont modérées dans leur goût, supérieures aux fantaisies, qui méprisent la dépense comme elles méprisent l'argent, qui ne se sont jamais aperçues des bornes de leur fortune que par le regret de ne pouvoir pas donner davantage. Vous êtes certainement fort spirituelles toutes deux; mais vous êtes surtout étonnantes par la quantité d'esprit que vous employez et, surtout,
par la supériorité que vous exercez pour excuser