Garat 1762-1823

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qu'elle eût deux enfants. Fatalement elle devait rencontrer Garat, cette femme toute de sensibilité, de nerfs, d'élégance et d'imagination, chez laquelle le besoin d'aimer et de plaire était le grand but de la vie et primait tout; qui, des bras de son mari passa dans ceux de Suard ‘, puis dans ceux de Gustave de son roman de Valérie, de son vrai nom Alexandre de Stakieff; des bras de celui-ci dans ceux de tant d’autres. Elle chercha longtemps son René, son Werther, son Saint-Preux avant de trouver l’illuminé Jung Stilling* qui lui ouvrit enfin le chemin du renoncement et de la

charité.

1. S'il faut en croire les Mémoires sur Suard, publiés par Joseph Dominique Garat, madame de Krüdener, dans sa jeunesse, lors de sa liaison avec ce personnage, remerciait Dieu de le lui avoir donné pour amant.

2, Stilling (Jean-Henri-Jung, dit) né en 1710 à Grund (Nassau), mort en 1817, fut d’abord tailleur, puis maitre d'école; mais, n'ayant pas réussi dans cette seconde profession, il revint à son premier métier qu’il quitta de nouveau pour se livrer au préceptorat. Il devint ensuite professeur d'économie politique à Lautern, puis à Marbourg et à Heidelberg et enfin conseiller aulique du grand-duc de Bade. Il s’occupa de maladies des yeux, devint fort habile oculiste et publia une Méthode d'opérer la cataracte (Marbourg, 1181). Imbu d'idées mystiques, il crut à des communications avec des esprits des mondes inconnus et sublunaires. On a de lui : Scènes du règne des esprits, Francfort, 1803; Théorie de la connaissance des esprits, 1808; Apologie de la théorie des esprits, 1808; puis de curieux Mémoires : Jeunesse, adolescence, voyages el vie privée