Gentilshommes démocrates : le vicomte de Noailles, les deux La Rochefoucauld, Clermont-Tonnerre, le comte de Castellane, le comte de Virieu

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LES DEUX LA ROCHEFOUCAULD 12°

IV

Les deux la Rochefoucauld mieux qu’aucuns autres ont montré à la jeune noblesse française le rôle, le seul rôle qui lui incombe dans une démocratie, celui de travailleurs. Ils ont travaillé non pour eux, mais pour la communauté. Personnellement ils ont été des citoyens intelligents et courageux; — politiquement, ils ont eu l'esprit jeune et ouvert. Il reste acquis que l'élaboration des systèmes d'impôts et d’assistance publique inaugurés par la Révolution est due à deux gentilshommes de vieille souche. C'est un grand honneur pour eux et pour tous ceux qui souhaitent que légalisation démocratique se fasse par les sphères élevées au lieu de s’opérer par les bas-fonds.

L'un a été un financier, l’autre un administrateur ; tous deux, grâce aux temps troublés où leur action s’est fait sentir, n’ont eu que d’imparfaites occasions de donner la mesure de leur capacité; ce que l'on perçoit nettement, c’est leur clairvoyance et leur amour de l'indépendance intellectuelle et politique.

Le due de Liancourt, dans des fragments de mémoires écrits de sa main, en a laissé un témoignage qui s'applique aussi bien à son cousin qu’à lui :

«J'ai vudebonne heure, a-t-il dit, une déraisonnable

fils du duc de Liancourt sortit sans même prendre congé du prince. Il ne fut jamäis lieutenant général, et jamais non plus il ne remit les pieds aux Tuileries. (Anecdotes de famille.) (Communiqué.)