Gentilshommes démocrates : le vicomte de Noailles, les deux La Rochefoucauld, Clermont-Tonnerre, le comte de Castellane, le comte de Virieu

INTRODUCTION XVII

encore, les gentilshommes libérauxrencontrèrent un obstacle inattendu, la peur. Oui, la peur entra au cœur de plus d’un de leur caste. Ceuxci n’eurent pas le courage de demeurer au poste. Dès le 30 octobre 1789, le comte de LallyTollendal est en fuite... « Il a été au-dessus de mes forces, écrit-il à ses collègues, de supporter plus longtemps l'horreur que me causaient ce sang, ces têtes, cette reine presque égorgée…. ces femmes cannibales, ce cri de tous les évêques à la lanterne, etc. (1). » Ils l’avaient bien supporté, cet horrible spectacle, les gentilshommes démocrates. Et eux, ils luttaient pied à pied pour en empêcher le retour !

« Les membres de l’Assemblée tremblent, écrit à la même date le bailli de Virieu, 300 ont déjà donné leur démission (2). »

Le 14 août 1790, le plus enragé de tous, Mirabeau-Tonneau, disparait subitement de lAssemblée ; le 28, il résilie son mandut.

Maälouët, dans ses Mémoires, constate qu'à ce moment 120 membres de la minorité ont donné leur démission. « Supposons, dit-il, que chaque

(1) Archives de Parme, Dépêche du bailli de Virieu du 16 n0vembre 1790.

(2) Archives de Parme. Dépèche du bailli de Virieu du 12 octobre 1789.