Histoire de la Révolution française

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neté du peuple; mais les Girondins entendaient avec raison par le peuple tout le monde; pour les Montagnards, par un abus qui dure encore aujourd’hui, le peuple, c'était la classe ouvrière, la classe vivant du travail de ses mains : c'était donc à celle-là seule qu'appartenait la souveraineté ; singulier renversement des préjugés aristocratiques |

Les Girondins, représentants des départements, voulaient que ce fût la France tout entière qui fût la maîtresse d’elle-même. Ils protestaient contre la domination de la France par Paris, de Paris par les clubs et par la Commune révolutionnaire. Les Montagnards, au contraire, maîtres de la Commune et des clubs, et par là maîtres de Paris, voulaient le gouvernement de la France par Paris. Les Girondins s'appuyant sur les départements, on les accusa de fédéralisme et. on leur imputa de vouloir détruire l’unité française. Cette accusation insidieuse, quoique fausse, fut une de celles qui firent le plus de mal aux Girondins : tant la France d’alors était animée par la passion de l’unité nationale !

Une des grandes forces du parti montagnard fut l’état de guerre où était la France. Tous les