Histoire de la Révolution française
Les Partis et les Hommes. 59:
faitement unis de sentiments et d’opinions, Malouet et Mounier, esprits sages, pondérés, ennemis des excès en toutes choses, mais demandant à la Révolution et à la Royauté des transactions qui n'étaient alors dans le tempérament ni de l’une ni de l'autre. Se rattachaient au même parti Clermont-Tonnerre, Lally-Tollendal, et enfin le ministre Necker dont la fille, Mme de Staël, défendit plus tard avec passion les idées politiques du parti dans son livre des Considérations sur la Révolution française.
Le parti national ou populaire se composait de l'immense majorité de l'Assemblée. C’est lui qui en avait décidé les premiers actes : c’est lui qui avait voté la Déclaration des droits ; ce fut lui qui fit la constitution. Imbu, sans le savoir, des principes républicains, il s'inspirait de Rousseau plus que de Montesquieu. Les deux chefs les plus puissants de ce parti, et on peut le dire, de l'Assemblée, furent Sieyès et Mirabeau, celui-ci plus royaliste, celui-là plus démocrate. Le maire de Paris, Baïlly, le commandant des gardes natioles, La Fayette, se rattachaient à ce grand parti.
La gauche de l’Assemblée constituante eut son extrême gauche. Sans être républicain, ce parti poussait le droit populaire aussi loin qu'il était
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