Histoire du protestantisme français pendant la Révolution et l'Empire

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blèmes. Ou bien plutôt, chez les meilleurs, on en a secrètement peur. L'enseignement doctrinal inspire une invincible répulsion. Lorsque les circonstances obligent à affirmer quelque chose de précis, comme aux Jours de grandes solennités religieuses, on le fera dans les termes toujours les mêmes et universellement consacrés. À peine peut-on relever quelques courtes phrases doctrinales dans le genre de celles-ci: « Les écrivains sacrés parlaient d’après la divinité. — Les vertus célestes se sont humanisées 5 la suprème majesté a tempéré son éclat par l'obscurité de notre nature pour que nos faibles yeux n'en fussent pas éblouis. — L’éternité s’est soumise à laloi du temps, et pour tout dire avec saint Paul: Dieu s’est manifesté en chair. »

En dehors de cela, pas de dogmatique, ou plutôt celle qui est tout entière renfermée dans le cadre d’un traité de la religion naturelle : Dieu, sa providence, sa sagesse dans les œuvres de la création.

La personne de Jésus plane sur les sermons comme une ombre. Le plus souvent on n’en souffle même mot. Et lorsqu'on en parle,

rien de fixe n1 d'arrêté sur ses œuvres ou sa