Histoire du protestantisme français pendant la Révolution et l'Empire

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vue cherchent avant tout à se prémunir. Il est certain que le péril était très réel. «Chaque église vivait dans l’isolement et presque l'ignorance les unes des autres, comme sans pensée commune, sans autre vue que celle de l'horizon borné où s’exerçait leur activité particulière‘. » Dans un tel état de choses, chacune d’elles adoptant un type un peu différent du voisin de droite ou de gauche, avaient tendance à se séparer de plus en plus les unes des autres, et les changement s'aceumulant peu à peu, en un petit nombre d’années l'Eglise réformée de France risquait de

n'être plus qu'une mosaïque sans ordre.

C’est alors que l’on commença à sentir tout le poids de la protection gouvernementale. Tous les efforts tendent à obtenir la convoca-

tion du Synode général, mais sans succès.

$ Les synodes régionaux et provinciaux ne sont même pas autorisés à se réunir, et les premiers pourtant étaient prévus par les articles organiques. Napoléon ne veut pas; et il n’y a qu'à se courber devant son impériale volonté.

Ces demandes infructueuses n'étaient du reste

1! Kubhn. Bul. du prot. 1902, p. 99.