Histoire du protestantisme français pendant la Révolution et l'Empire

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mont ou d'Encontre, réformés de race, mais plutôt celles de Combes-Donnous ou d’'Esaïe Gase.

La situation se trouve fausse dès l’origine, les froissements certains, une lutte pénible inévitable.

Si, comme le déclarait encore Frossard dans cette même circulaire, on voulait faire de Montauban un centre « de profonde science, de principes libéraux, de philanthropie universelle et d’irréprochable moralité », le choix du brillant helléniste Combes-Donnous était excellent. Ses traductions d’'Alcinoüs, d’Appien, de Maxime de Tyr avaient acquis quelque célébrité, et son talent pédagogique était hors de conteste. Maïs comme chrétien, son autorité était si peu grande que dès les premiers bruits de sa candidature, divers consistoires s'agitent et expriment leurs craintes. Celui de Nimes adressa à Combes lui-même une lettre dans laquelle il déclare «que, s’en remettant à sa loyauté et à son honneur, il lui demande s’il se trouverait à sa place dans une faculté de théologie ». Combes

comprit, ét avec une grande franchise, il

5 déclina les ouvertures qui lui étaient faites.