Histoire du protestantisme français pendant la Révolution et l'Empire

— 218 —

ses rapports avec les facultés qui lui fournissent ses pasteurs.

Jamais on ne refuse à Gase le droit de penser et de publier selon ses convictions, et il ne peut être regardé comme une victime de l'intolérance. Mais on lui conteste, vu ses opinions particulières, la liberté d'enseigner dans une faculté dépendant de l'Eglise. La question est done celle-ci : un professeur a-t-il le droit, dans la faculté d’où sortent les pasteurs de l'Eglise réformée de France, d'enseigner des doctrines autres que celles reconnues par cette Eglise? Assurément on a dü chercher à prouver que tel était le cas de Gase, mais avec le but, non de démontrer qu'il est dans l'erreur, mais bien qu'il n’est pas dans la ligne de croyance des réformés.

Et le débat, par force, devait devenir aigre, puisque précisément à cette époque, on cherchait à renouer avec l'Eglise des pères, et que la lutte était engagée avec le gouvernement afin d'obtenir que le lien avec le passé soit renforcé en chacune de ses fibres. De sorte que Gase, en en appelant au pouvoir civil, en

déclarant qu'il dépendait, non de l'Eglise,