Histoire du protestantisme français pendant la Révolution et l'Empire

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La réalité de l'assoupissement ? Quatre faits de nature bien diverse l'ont démontrée : la disparition de l'Eglise pendant la Terreur, l'acceptation d’une hégémonie du pouvoir civil qui conduisait droit au servage, les illusions momentanées que l’on se fit sur une union possible entre catholiques et protestants, et enfin, la faiblesse aussi bien doctrinale que morale de la prédication pendant toute cette période, de telle sorte que l’inconscience religieuse même des meilleures paraït extrême.

Mais toujours, — et c’est là le deuxième point que nous considérons comme acquis toujours il est resté au sein du protestantisme des aspirations vers un culte plus réellement en esprit et en vérité et d’une saveur plus franchement évangélique. De telle sorte que l'Empire est une époque de progrès très lents, mais continus. C’est ce que les trop fervents admirateurs du Réveil ont parfois un peu perdu de vue. Depuis les premières années du 18 siècle, la vie religieuse était en baisse constante ; elle atteint son minimum de 1793 à 1795, où, à la suite d’une crise terrible,

disparait tout ce qui n’est que tradition et