Homéothermie et thermorégulation. 1, L' homéothermie

16 L'HOMÉOTHERMIE

thermorégulation, sa température normale : c’est donc une des limites de la résistance homéotherme.

La température critique d’un homéotherme donné dépend de la durée de la résistance au froid qu’on lui impose. Car, ainsi qu’on le verra plus loin, la puissance thermogénétique, dans la lutte extrême contre le froid, diminue par suite de l’apparition de la «fatigue thermogénétique ». Il y a à ce point de vue une analogie entre la puissance musculaire et la puissance thermogénétique. L’une et l’autre sont fonction du temps. On pourrait chercher quelle est la température la plus basse qu’un homéotherme peut supporter indéfiniment. Mais c’est l'effort thermogénétique de durée limitée que l’on doit envisager pour apprécier la puissance de la fonction de thermorégulation. Les données suivantes concernent cet effort de durée limitée.

R. Picrer [160] a montré qu’un chien a pu résister une heure environ au froid de —920, Grazra et GeLinEo [80,81] ont déterminé chez un certain nombre d'oiseaux et de mammifères la température critique inférieure, c’est-à-dire la température la plus basse à laquelle ceux-ci peuvent maintenir leur température normale durant une heure environ. Ils ont trouvé les valeurs suivantes :

MERCATO PEN AA —300 Dindon, au-dessus de —400 MOINEAU LM MU —30° GATATA PEN —90° Chardonneret......... —300 DIE IT —100° Alouette ............ —400 RE RP ER TUE —950 PISÉDON EME PINNENTAER 000 CODAYE. AIN NOM ni Lourterele et ee — 450 MAD EREREET ES —450 POULE PATATE SNL —50° Chien .............. —160°

Ces valeurs n’ont rien d’absolu. Il y a des différences individuelles et puis, comme nous l’avons dit, elles dépendent de la durée de effort. En tout cas elles donnent une idée de la résistance au froid des homéothermes en pleine possession de leur mécanisme thermorégulateur. La température critique inférieure dépend, comme nous le verrons plus loin, de l'entraînement de l’homéotherme au froid, c’est-à-dire de son milieu thermique antérieur. Elle doit dépendre également du degré d’agitation de l’air ambiant ; les données précédentes ont été obtenues dans un faible courant d’air. Comme on le voit du tableau précédent, les homéothermes de plus faible taille ont en général une température critique inférieure moins basse que ceux de forte taille ; ce fait ne semble pas tenir à une différence de pouvoir thermogénétique, comme on le verra plus