Homéothermie et thermorégulation. 1, L' homéothermie

b2 L'HOMÉOTHERMIE

intérieures : il y aurait une différence entre leur température et celle du milieu d'autant plus importante qu'ils seraient de taille plus forte. Il est évident que le grand esturgeon, ayant d’après les calculs de RuBnEr une dépense énergétique par unité de poids cent fois plus faible que celle d’un petit poisson doré d’un gramme, aurait une température bien plus élevée que celle de son milieu si sa production calorique était augmentée cent fois. Théoriquement, une « loi des surfaces » chez les poïkilothermes, toutes autres choses égales, placerait les animaux de différentes grandeurs dans des mêmes Conditions d'écoulement de leur chaleur ; une « loi des masses » aurait pour conséquence une variation de la température corporelle avec la taille : elle serait d'autant plus élevée que l’animal est plus grand.

2. ORIGINE DE LA ( LOI DES SURFACES ).

Nous venons de montrer que la dépense de fond des homéothermes ne saurait trop s'éloigner d’une proportionnalité avec la surface corporelle, cette « loi des surfaces » étant une des conditions de l'existence d’homéothermes de tailles variées. Mais l’importance de cette loi pour l’homéothermie ne signifie pas qu’elle est de ce fait en rapport avec celle-ci par son origine. Il y a deux possibilités à ce sujet : ou bien la « loi des surfaces » est une acquisition en rapport avec l’homéothermie, ou bien elle est l’expression d’un principe d'organisation des êtres vivants en général par rapport à leur taille.

La réponse à cette question importante de bioénergétique doit être cherchée dans la loi régissant les échanges des poïkilothermes en fonction de leur taille.

a) Les échanges des poikilothermes en fonction de leur taille.

Les données à ce sujet sont loin d’être concordantes. Les recherches déjà anciennes de Jocyer et ReanarD [105] sur les poissons parlent en faveur d’une proportionnalité des échanges des poïkilothermes à la surface corporelle. Les résultats obtenus par KNAuTHE [109] sur la carpe servent à Zunrz et Cronnuzim [203] à justifier la loi des surfaces chez les poikilothermes, tandis qu'ils amènent TERROINE [194] à une conclusion tout opposée : ils ne justifient pas la loi des surfaces.