Homéothermie et thermorégulation. 2, La thermorégulation

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trouble profondément la thermorégulation quoique les auteurs ne soient pas complètement d’accord sur la nature de ces troubles. Dans cette question, il est absolument nécessaire de tenir compte de la température ambiante pour savoir s’il s’agit de trouble du métabolisme de base ou de la thermorégulation chimique. Aus, Forman et Bricnr [8] constatent chez le chat privé de surrénales une baisse importante du métabolisme de base. MARINE et BAuMANN [137] obtiennent chez le lapin des résultats fort variables à ce sujet. GrAJA et CHanoviren [70] constatent que l’ablation complète des surrénales chez le rat ne modifie pas son métabolisme de base mais supprime toute thermorégulation chimique, de sorte que lPanimal se refroidit à des températures inférieures à sa neutralité thermique. L’injection d’adrénaline relève la production calorique dans ces conditions de température ambiante.

Au sujet de leffet de l’adrénaline sur la thermorégulation et les échanges de l’homéotherme normal l’accord des auteurs est encore loin d’être complet. Il nous semble que cela tient à ce que l’on n’a pas toujours opéré dans des conditions comparables d’homéothermie, que l’on n’a pas distingué les divers éléments de la thermorégulation au point de vue de l’action de l’adrénaline. Graya et Dimirrisevié [74] constatent que chez le rat l’adrénaline injectée à la dose de 0,2 milligramme par 100 grammes élève fortement le métabolisme de base et supprime complètement la thermorégulation chimique. Autrement dit, l’adrénaline bloque la thermogenèse à un niveau invariable et elle est à ce point de vue comparable au dinitrophénol et à la 8-tétrahydronaphtyalmine. Il en résulte que son effet sur la température corporelle dépend de la température ambiante : aux températures voisines de la neutralité thermique elle provoque de lhyperthermie, aux températures plus basses de l’hypothermie.

L’élévation du métabolisme de base sous l'effet de l’adrénaline peut être très forte, atteignant même la valeur du métabolisme de sommet (GrasA et CHanoviren [69]).

Ces faits montrent que l’adrénaline pourrait jouer un rôle dans le mécanisme de la thermorégulation chimique par sa forte action thermogène ; toutefois elle est, comme nous venons de le voir, à la fois thermogène et bloqueuse de la thermogenèse.

Vu la proximité de l’hypophyse du tuber cinereum, il est difficile de décider si les troubles de la thermorégulation constatés à la suite

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