Itinéraire de l'empereur Napoléon pendant la campagne de 1812

— 149 pre des grandes âmes. Il semble que le péril de la situation rehausse son courage : il va mettre le Dniéper entre lui et les Russes; il va confier sa fortune à la fragilité des glaces.

Sur ces entrefaites, un colonel russe se présente comme parlementaire et vient proposer les conditions d’une capitulation. L’indignation du maréchal éclate à la pensée d’une telle humiliation : il déclare à cet officier qu'il le retient comme prisonnier et qu'il ait à le guider sur le point le plus rapproché du Dniéper. Aussitôt l’ordre de lever Le camp est donné : le maréchal abandonne artillerie, caissons, bagages ; l'obscurité favorise sa téméraire entreprise. Le passage du fleuve s'opère homme par homme avec toute la prudence que commande le salut de ces vaillants soldats. Tont parait en sûreté, quand soudain une nuée de Cosaques vient se heurter contre cette intrépide

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