Itinéraire de l'empereur Napoléon pendant la campagne de 1812
— 159 —
l'emporte sur le droit, le plus faible est renversé et foulé aux pieds. Soudain (9 heures du matin), la canonnade la plus vive s'étend de la gauche à la droite, et décrit les trois quarts d’un cercle au centre duquel l'Empereur est placé; dès les premiers coups il demande son cheval et se porte vers le 2° corps, et envoie au due de Reggio le chef d’escadron Alfred de Noailles, l'un des aides-decamp du prince major-général ; il ne devait plus revenir !
Emporté par son ardeur, il cherche le maréchal, se mêle aux tirailleurs et tombe frappé au front par une balle. Cette perte jeta le deuil et la consternation parmi nous. Alfred se faisait remarquer par une religieuse exactitude à tous ses devoirs; il joignait à laménité et à la distinction de ses manières les qualités les plus attachantes et les avantages d’un noble extérieur.
Déjà Witigenstein foudroie les ponts,