Itinéraire de l'empereur Napoléon pendant la campagne de 1812
— 166 l'énergie seule soutient ces cœurs dévoués : ils tombaient, ils mouraient, mais ne s’arrêtaient pas.
Chaque soir la garde établit ses bivouacs autour de la cahute où repose l'Empereur, et chaque soir on compte les pertes de la journée. Les feux s’allument lentement et faute d’aliment s’éteignent souvent avant le jour. Alors cette fidèle garde, silencieuse et résignée, attend sans proférer une plainte, et le jour ne paraît que pour révéler à son tour les pertes cruelles de ces nuits. meurtrières.
La température n’est plus supportable; le bivouac est mortel. La lassitude, l'épuisement, la rigueur du froid engourdissent les sens. Celui qui se laisse aller à son accablement, celui qui ne sait pas résister au sommeil, celui qui s'arrête un instant ne se relève plus.
Le 5 décembre, l'Empereur, cédant aux vives instances de ses plus fidèles