Journal d'un étudiant (Edmond Géraud), pendant la Révolution (1789-1793)

$ 296 LE JOURNAL D'UN ÉTUDIANT

bureau une somme de 100 livres, qui leur avait coûté 166 livres en papier. Ils furent admis aux honneurs de la séance et purent assister à la discussion de la loi sur les prêtres réfractaires ; cette fois on cédait à la pression publique et on proposait un décret qui frappait de déportation hors du royaume les prêtres insermentés; on leur accordait un délai d’un mois pour se mettre en règle avec les lois :

«29 mai 1799.

€ À la faveur de notre offrande patriotique, nous avons assisté à la séance où fut porté le décret d'exportation contre les prêtres réfractaires et perturbateurs. C'est en grande partie à l'éloquent Guadet que nous en devons la sage rédaction. Les Feuillants, au nom de la Constitution, proposaient, selon leur louable coutume, des moyens propres à retarder, à entraver l'effet de cette salutaire mesure, qui n'a, je crois, d'autre défaut que d’être venue un peu tard. Mais on a répondu à tous leurs vains sophismes et à leur pathos constitutionnel, par un passage du Contrat social, et la victoire est demeurée aux patriotes.

« L'on nous avait placés dans le côté droit, au milieu des Ramond, des Genty, des Goujon, des Dumolard, et nous fûmes pleinement à portée de voir combien ces misérables sont infirmes d'esprit et combien leur méchanceté est profonde et réfléchie. « Quand le « cœur est perverti, a dit Bergasse, rarement la raison